Les Stéphanois au scanner
un article de 2005 trouvé sur lexpress
Les Stéphanois au scanner
par
Angélique Cléret, publié le 04/04/2005 - mis à jour le 11/10/2006 16:41
Les
Stéphanois préfèrent le pastis à la bière, la musique classique au jazz et la
randonnée au vélo. Ce sont là quelques enseignements - cocasses - de l'étude
exclusive réalisée pour L'Express par l'Observatoire des régions de l'agence
Carat, à partir des données ConsoAdvision de Consodata. A ces chiffres
concernant la consommation (les abonnés à Internet, les buveurs de bière…) et
les modes de vie (sorties, pratique du camping…) ont été ajoutées des
statistiques sur le profil des habitants - âge, chômage, revenus… - qui,
souvent, les expliquent. De Paris à Maubeuge, une soixantaine d'indicateurs
concernant les 50 plus grandes agglomérations françaises ont ainsi été
collectés et comparés avec ceux de la préfecture de la Loire. Pour une plongée,
en chiffres et en lettres, dans la sociologie stéphanoise.
Le rideau
rouge est levé. Rénovation du centre-ville, mise en place d'une deuxième ligne
de tramway, construction du Zénith et de la Cité du design… Les projets
fourmillent à Saint-Etienne. L'ancienne ville industrielle, en profonde
transformation depuis les années 1950, prend peu à peu des allures de métropole
régionale. Une ville est, cependant, longue à changer. Les lendemains
chanteront peut-être; aujourd'hui, les chiffres sont rudes. Entre 1990 et 1999,
l'agglomération a perdu 8,7% de ses habitants: le pire score des 50 plus
grandes agglomérations françaises. Elle peine à garder ses jeunes, qui
représentent seulement 23,3% de sa population (contre 24,6% en moyenne
nationale, 34es), tandis que 23,8% des Stéphanois ont plus de 60 ans, ce qui
fait de Saint-Etienne la septième agglomération la plus âgée du pays (21,3% en
moyenne nationale).
Entre
douceur de vivre et reconversion industrielle
La crise
industrielle, qui a frappé ici plus fort qu'ailleurs, a aussi laissé des
traces. Malgré la multiplication des PME-PMI et la montée en puissance du
secteur tertiaire, le taux de chômage (10,7%, 30es) demeure supérieur à la
moyenne nationale (9,9% en juin 2004). Les revenus restent à la traîne (13 192
€ par habitant, contre 13 784 € en moyenne, 35es) et les grandes fortunes ne
sont pas légion (35es également, avec 3,8% de contribuables assujettis, contre
7,9% en moyenne).
Bien des
chiffres concernant la cité stéphanoise découlent de cette situation. Des
cadres (8,7% de la population, contre 11,1%, 38es) bien moins nombreux que les
ouvriers (25,8%, contre 25,1%, 16es). Peu de diplômés (7,9% de la population
détient un diplôme supérieur ou égal à bac 3, contre 13,7% en moyenne dans les
grandes villes, 37es). Une sociologie qui se traduit dans les habitudes de
consommation et les modes de vie de ses habitants. Mais qui laisse aussi sa
place aux traditions régionales.